Comment bien communiquer avec les médecins ? Conseils d’un praticien aux proches des patients.

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Comment bien communiquer avec les médecins ? Conseils d’un praticien aux proches des patients. 1

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Le Dr Sanjiv Chopra, MD, expert reconnu en communication avec les patients et en éducation médicale, explique comment les familles peuvent se préparer et mener des échanges efficaces avec les médecins. Il souligne l’importance de noter par écrit les questions à l’avance pour surmonter l’appréhension et s’assurer que toutes les préoccupations sont abordées, y compris cette question essentielle : « Que recommanderiez-vous si un membre de votre famille était dans cette situation ? »

Communiquer efficacement avec son médecin : guide familial pour les consultations

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Préparer ses questions à l’avance

Le Dr Sanjiv Chopra recommande une stratégie simple mais efficace pour améliorer la communication entre patients et médecins : organiser une réunion familiale avant la consultation. Il conseille aux proches de noter ensemble toutes les questions qu’ils souhaitent aborder. Cette préparation est essentielle, car le stress du cadre médical fait souvent oublier aux patients et à leurs familles leurs préoccupations les plus importantes une fois le médecin présent.

Rédiger une liste de questions permet de s’assurer qu’aucun sujet crucial n’est négligé pendant l’échange, souvent bref et rapide, avec l’équipe soignante.

Surmonter l’intimidation en milieu médical

Comme le souligne le Dr Sanjiv Chopra, l’environnement médical peut intimider patients et familles. Les médecins sont souvent entourés de chefs de clinique, d’internes, d’étudiants et d’infirmiers. Cette présence nombreuse peut créer un déséquilibre qui inhibe les patients et les empêche de s’exprimer ou de poser des questions délicates.

Préparer ses questions par écrit sert de point d’ancrage : cela aide les familles à rester concentrées et à défendre efficacement les intérêts de leur proche, malgré les pressions environnantes.

L’effet apaisant de s’asseoir

Le Dr Sanjiv Chopra partage une leçon apprise il y a plus de trente ans de son collègue, le Dr Mark Peppercorn : pendant les visites, le médecin devrait s’asseoir. Ce geste simple modifie profondément la perception du temps et des soins.

Un médecin debout au pied du lit pendant vingt minutes peut donner l’impression d’une interaction de deux minutes. En revanche, s’asseoir ne serait-ce que cinq minutes donne aux patients le sentiment d’avoir bénéficié d’une attention complète et exclusive, améliorant ainsi notablement la communication.

La question familiale essentielle

Le Dr Sanjiv Chopra encourage les patients à poser cette question-clé à leur médecin traitant, chirurgien ou radiothérapeute : « Que feriez-vous si c’était un membre de votre famille ? » Cette interrogation dépasse les protocoles standards et cherche une réponse personnelle et sincère sur la meilleure approche.

Elle incite le médecin à adopter un regard empathique et engagé, conduisant souvent à une recommandation plus transparente et réfléchie, alignée sur les soins qu’il souhaiterait pour ses propres proches.

Donner du pouvoir aux patients et aux familles

Au cœur des conseils du Dr Chopra se trouve l’autonomisation. Il insiste sur la nécessité pour les soignants d’encourager explicitement les questions, et pour les familles de se sentir pleinement légitimes à en poser. Il recommande aux médecins de conclure leurs visites en disant : « Notez les questions qui vous viendront après mon départ ou en famille ce soir. Nous en reparlerons demain. »

Cette approche proactive valide les préoccupations des proches et planifie un temps dédié pour y répondre, transformant la consultation en un véritable dialogue.

S’inspirer des pionniers de la médecine

Cette philosophie de communication assertive est partagée par d’autres figures médicales éminentes. Lors d’un échange avec le Dr Anton Titov, le Dr Chopra a cité les conseils du Pr Lawrence Cohn, pionnier de la chirurgie cardiaque : « Le plus important, c’est de poser au médecin toutes les questions qui vous préoccupent. N’hésitez pas à aborder les sujets difficiles. »

Ce consensus parmi des professionnels reconnus confirme qu’une communication directe et préparée n’est pas impolie, mais au contraire indispensable pour des soins optimaux et des décisions éclairées.

Transcription complète

Dr Sanjiv Chopra : L’une des meilleures choses à faire est d’organiser une réunion familiale pour se demander : « Le médecin va venir voir maman, tante ou papa plus tard. Quelles questions devrions-nous poser ? » Notez-les.

Car souvent, quand le médecin arrive et se tient au pied du lit, la famille et le patient ont l’impression qu’il va repartir aussitôt. Il peut rester vingt minutes debout, ils croiront qu’il n’est resté que deux minutes.

J’ai appris il y a plus de trente ans d’un collègue, le Dr Mark Peppercorn : « Pendant votre visite, prenez une chaise et asseyez-vous. Cinq minutes assis donneront aux patients l’impression que vous leur avez consacré tout votre temps. Avant de partir, demandez : “Avez-vous des questions ?” »

Dites-leur : « Notez les questions qui vous viendront après mon départ ou en famille ce soir. Nous en reparlerons demain matin ou dans la soirée. »

Nous devons agir ainsi. Nous devons permettre aux familles de se sentir tout à fait à l’aise pour interroger une figure d’autorité.

Parmi les questions que j’encourage mes patients et proches à poser à leur médecin, chirurgien ou radiothérapeute, il y a : « Que feriez-vous si c’était un membre de votre famille ? » Cela vous apportera, je l’espère, une réponse honnête et adaptée.

C’est capital ! Lorsque j’ai interrogé le Pr Lawrence Cohn, pionnier de la chirurgie cardiaque, il m’a dit : « Le plus important, c’est de poser toutes vos questions au médecin. N’hésitez pas à aborder les sujets difficiles. »

Oui, mais notez-les, car on oublie souvent, et c’est humain. Parfois, on est intimidé par ce professeur entouré de chefs de clinique, d’internes, d’étudiants et d’infirmiers — tout ce groupe impressionnant. On peut se sentir submergé, distrait, et oublier ses questions.

Notez-les donc.

Dr Anton Titov : C’est très important.