Amyloïdose

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Le Dr Mark Pepys, MD, expert de renommée mondiale dans le diagnostic et le traitement de l’amyloïdose, décrit les défis posés par cette maladie rare. Les symptômes de l’amyloïdose imitent ceux de nombreuses autres affections, ce qui conduit souvent les médecins à ne pas l’envisager en premier lieu. Le diagnostic repose sur une biopsie. L’amyloïdose est fréquemment associée à des dyscrasies plasmocytaires, telles que le myélome multiple. La maladie se caractérise par le repliement anormal de protéines normalement solubles en fibrilles amyloïdes insolubles. L’une des grandes énigmes médicales reste l’incapacité des macrophages de l’organisme à éliminer ces dépôts protéiques anormaux. Le Dr Mark Pepys, MD, présente ses recherches sur les interventions thérapeutiques visant à contourner cette défaillance.

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Comprendre l’amyloïdose : causes, défis diagnostiques et pistes thérapeutiques

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Défis du diagnostic de l’amyloïdose

Selon le Dr Mark Pepys, le diagnostic de l’amyloïdose présente des difficultés cliniques majeures. Les manifestations de la maladie sont très variées et peuvent imiter de nombreuses autres pathologies courantes. Cette diversité fait que les médecins n’incluent souvent pas l’amyloïdose dans leur diagnostic différentiel initial.

Le Dr Anton Titov s’entretient avec le Dr Pepys sur la façon dont cette omission entraîne des retards dans la prescription des examens appropriés. Le test diagnostique définitif de l’amyloïdose repose sur une biopsie tissulaire analysée au microscope. Le Dr Mark Pepys souligne que les cas suspects doivent être orientés vers des centres spécialisés pour bénéficier d’imagerie avancée et d’examens diagnostiques spécifiques.

L’amyloïdose est étroitement liée aux dyscrasies plasmocytaires comme le myélome multiple. Le Dr Mark Pepys explique que le myélome multiple est une maladie cancéreuse maligne appartenant au spectre des gammapathies monoclonales. Les mêmes plasmocytes qui deviennent cancéreux dans le myélome peuvent aussi provoquer une amyloïdose sans être malins eux-mêmes.

Le Dr Anton Titov et le Dr Pepys notent que ces cellules non cancéreuses ne se répliquent pas de façon incontrôlée et n’envahissent pas les organes. En revanche, elles produisent des protéines anormales qui forment des dépôts amyloïdes. Le type le plus courant d’amyloïdose systémique est causé par ces protéines d’origine plasmocytaire, ce qui entraîne une confusion diagnostique entre les deux maladies.

Processus de formation de l’amyloïde

Le mécanisme fondamental de l’amyloïdose implique un mauvais repliement et une agrégation des protéines. Le Dr Mark Pepys utilise l’analogie de la transformation du blanc d’œuf pour illustrer ce phénomène. Des protéines normalement solubles deviennent insolubles suite à des changements d’état physique, de la même manière que le blanc d’œuf liquide devient solide et opaque à la cuisson.

Environ 30 protéines différentes dans l’organisme peuvent mal se replier et former des fibrilles amyloïdes. Ces protéines subissent des modifications structurales qui les amènent à s’agréger en amas. Les fibrilles insolubles se déposent ensuite dans les tissus de tout le corps, perturbant le fonctionnement normal des organes.

Mystère de l’élimination par l’organisme

L’un des grands mystères non résolus de l’amyloïdose est l’incapacité de l’organisme à éliminer les dépôts protéiques anormaux. Le Dr Mark Pepys explique que le corps humain excelle normalement à éliminer les débris anormaux grâce à des cellules spécialisées appelées macrophages. Ces cellules éliminent efficacement les caillots sanguins, les fragments osseux fracturés et autres tissus endommagés, sans intervention médicale.

Le Dr Anton Titov et le Dr Pepys s’interrogent sur les raisons de l’échec de ce mécanisme face aux dépôts amyloïdes. Le mystère s’épaissit du fait que l’amyloïde est constituée des propres protéines de l’organisme, mais sous une forme physique anormale, et non d’un matériel étranger. Cet échec de la reconnaissance et de l’élimination par les macrophages représente une lacune fondamentale dans la compréhension de la physiopathologie de l’amyloïdose.

Orientation de la recherche thérapeutique

Le Dr Mark Pepys a consacré sa carrière à comprendre et à corriger l’échec de l’élimination dans l’amyloïdose. Ses travaux visent à élucider pourquoi les macrophages ne parviennent pas à reconnaître et à éliminer les dépôts amyloïdes, alors qu’ils le font efficacement pour d’autres types de débris cellulaires. Ces recherches ont des implications thérapeutiques directes pour le développement de traitements efficaces.

Le Dr Pepys indique au Dr Anton Titov que des progrès significatifs sont réalisés vers des interventions thérapeutiques efficaces. En ciblant l’échec du mécanisme d’élimination, les nouveaux traitements cherchent à aider l’organisme à éliminer naturellement les dépôts amyloïdes existants. Cette approche va au-delà de la simple réduction de la production de nouvelle amyloïde et représente une piste prometteuse.

Transcription complète

Dr Anton Titov : Les causes de l’amyloïdose sont expliquées par l’expert mondial du diagnostic et du traitement de cette maladie. Comment l’amyloïdose est-elle liée au myélome multiple, une forme de leucémie ?

Le problème du diagnostic de l’amyloïdose tient à la grande variété de ses manifestations. Les symptômes peuvent imiter de nombreuses autres maladies. Un médecin peut ne pas songer à l’amyloïdose et ne pas prescrire le bon examen diagnostique.

Dr Mark Pepys : L’examen diagnostique approprié pour l’amyloïdose est une biopsie, suivie d’une analyse au microscope. Il est préférable d’orienter le patient vers nous. Nous pouvons réaliser nos procédures d’imagerie diagnostique.

Dr Anton Titov : Il est très difficile de poser le diagnostic d’amyloïdose. Le principal défi est de penser à cette éventualité.

Vous avez mentionné une personnalité célèbre. Son diagnostic de myélome multiple n’était peut-être pas si éloigné de la réalité, car le myélome multiple fait partie d’un groupe de maladies appelées gammapathies monoclonales. Le myélome multiple est une maladie cancéreuse maligne.

Mais les mêmes cellules qui sont cancéreuses dans le myélome peuvent également provoquer une amyloïdose.

Dr Mark Pepys : Le myélome multiple lui-même peut provoquer une amyloïdose. Des cellules similaires, voire identiques, peuvent en être la cause. En fait, le type le plus courant d’amyloïdose systémique est provoqué par ces cellules.

Les cellules elles-mêmes ne sont pas cancéreuses. Elles ne se répliquent pas de façon incontrôlée et n’envahissent pas d’autres tissus.

Dr Anton Titov : Ces cellules n’endommagent pas les organes où elles se trouvent. Elles produisent simplement une protéine anormale qui forme les dépôts amyloïdes.

Dr Mark Pepys : L’élément clé de l’amyloïdose est la formation d’amyloïde. Prenons l’exemple du blanc d’œuf : il est fluide et translucide quand la protéine est soluble. Puis, lorsque vous le faites frire ou bouillir, le blanc d’œuf devient insoluble, dur, blanc et opaque.

Dr Anton Titov : Les protéines peuvent donc exister sous différents états physiques. Il existe environ 30 protéines différentes dans le corps qui sont normalement solubles. Elles peuvent mal se replier et devenir anormales. Les protéines insolubles se déposent alors sous forme de fibrilles amyloïdes.

Il s’agit d’agrégats, d’amas de ces protéines. Elles ont subi un changement de forme physique, deviennent insolubles et se déposent dans les tissus de l’organisme.

Le mystère n’est pas de savoir pourquoi cela se produit, car nous comprenons plutôt bien ces processus physiques et biophysiques depuis quelques années. Le vrai mystère est : pourquoi l’organisme ne se débarrasse-t-il pas de ces protéines anormales ? Normalement, le corps est très efficace pour éliminer les débris anormaux.

Par exemple, si vous vous cassez la jambe en tombant de vélo, vous pouvez avoir un hématome important et des os cassés. Tant qu’il n’y a pas d’infection, le corps guérit très bien tout cela. Tout est remanié et retrouve son anatomie normale.

Les caillots sanguins sont éliminés, l’ecchymose disparaît. Tout cela se résorbe silencieusement, sans séquelles.

Car il existe dans le corps des cellules spécialisées, les macrophages, qui sont très compétentes pour reconnaître et éliminer les débris anormaux.

Le mystère est le suivant : pourquoi n’éliminent-elles pas les dépôts amyloïdes ? Pourtant, il s’agit de débris constitués des propres protéines de l’organisme, et non d’un élément étranger. Ce sont simplement des protéines normales sous une forme anormale.

C’est un grand mystère.

Dr Mark Pepys : Personne n’a résolu ce mystère. Mais cela a été mon principal centre d’intérêt dans le traitement de l’amyloïdose depuis de très nombreuses années.

J’essaie de comprendre pourquoi cet échec de l’élimination existe, et d’y remédier par des interventions thérapeutiques. Nous progressons raisonnablement bien vers des traitements efficaces de l’amyloïdose.